Menu
Libération

Municipales : l’idée d’un report après l’été s’impose peu à peu

publié le 2 avril 2020 à 20h01

Un «sentiment partagé». Consultés par le Premier ministre, chefs de partis, de groupes parlementaires et d'associations d'élus - soit près d'une quarantaine de personnes - sont convenus jeudi qu'il serait «probablement impossible» d'organiser le deuxième tour des municipales fin juin, selon le récit d'un des participants à cette visioconférence au sommet. Chacun s'attend donc à ce que les électeurs ne soient convoqués qu'après l'été. «On en reste à ce qui a été décidé par la loi d'urgence du 23 mars», précise Matignon après cette séance de questions-réponses sur la gestion de l'épidémie pilotée par Edouard Philippe, entouré de trois de ses ministres : Olivier Véran (Santé), Bruno Le Maire (Economie) et Christophe Castaner (Intérieur).

Selon une ordonnance présentée mercredi en Conseil des ministres, la date du deuxième tour sera fixée par décret au plus tard le 27 mai, après avis du conseil scientifique le 23 mai. «Rien n'a été acté. De l'avis général, la date du 21 juin s'avère compliquée. Déposer les listes fin mai, cela voudrait dire que tout le monde peut remettre le nez dehors en juin, hypothèse très incertaine», observe Patrick Mignola, président du groupe Modem à l'Assemblée. «L'idée de municipales qui n'auraient pas lieu avant l'été était en train de s'installer dans les esprits», ajoute un autre participant. Emmanuel Macron en personne a acté l'impossibilité d'une campagne en mai : selon le Figaro, il aurait soulevé l'hypothèse d'un report au mois d'octobre, lors du Conseil des ministres.

Dans ce cas, le gouvernement a prévenu qu'on ne pouvait pas exclure que le Conseil constitutionnel impose de rejouer le premier tour dans les quelque 4 800 communes où plusieurs listes sont en ballottage. Dans son avis consultatif sur le projet de loi d'urgence sanitaire, le Conseil d'Etat avait estimé que le report du second tour était justifié, mais avait aussi prévenu qu'il devait se tenir dans les trois mois. Si la pandémie ne permettait pas qu'il se déroule «avant l'été», il appartiendrait alors à l'Etat «de reprendre l'ensemble des opérations électorales» dans ces 4 800 villes.

Devant le Premier ministre, Marine Le Pen s’est aussi inquiétée du remboursement des frais de campagne. Le dépôt des comptes de campagne a été reporté au 10 juillet pour les listes qui ne participent pas au second tour. Et au 11 septembre pour les autres. Des délais qui pourraient fragiliser encore les partis en difficulté financière, comme le RN.