Menu
Libération

«Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté. C’est très simple. Il y a une corrélation très simple.»

Didier Lallement préfet de police de Paris
par
publié le 3 avril 2020 à 20h11

Pour le préfet de police de Paris, «c'est très simple» : vu le délai d'incubation du Sars-CoV-2, ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes : s'ils sont malades quinze jours après le début du confinement, c'est qu'ils ne l'ont pas respecté, a-t-il affirmé vendredi matin lors d'un point presse organisé sur un contrôle routier pour dissuader les départs en vacances. Quid de ceux, soignants, caissiers, personnes âgées, qui ont été contaminés dans l'exercice de leur métier, ou en raison de leur manque de protection ? Cette sortie a eu le mérite de créer une forme de concorde nationale… dans la réprobation. Pour le Pr Frédéric Adnet, chef du Samu de Seine-Saint-Denis, «insulter, traiter les malades qui sont en danger de mort, de délinquants, est un véritable scandale. […] Didier Lallement ne peut que démissionner.» De gauche à droite, tous les responsables ont condamné des propos «révoltants et profondément inhumains», pour le LR Eric Ciotti, «irresponsables et indignes», selon l'écologiste Yannick Jadot, «écœurants», d'après Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen dénonçant «une froideur et méchanceté qui donnent la nausée». «L'autorité n'est pas la brutalité et le maintien de l'ordre n'est pas le jugement moral de nos concitoyens», a même taclé le député LREM Aurélien Taché. Le ministère de l'intérieur s'est borné à juger ce propos «inexact», mais Christophe Castaner a appelé Lallement pour exiger un communiqué dans lequel il est écrit, à la troisième personne, que le préfet de police «regrette ses propos».