Alexia (1) ne peut s'empêcher de tirer sur son masque pour laisser entrer l'air. Dans la cabine d'auscultation, pas plus spacieuse que celle d'une douche, elle peine à respirer. Un mélange d'angoisse et de symptômes du virus : Alexia coche toutes les cases du Covid-19. «J'ai de violents maux de tête, raconte cette étudiante niçoise de 27 ans. Je suis fiévreuse, j'ai des frissons, des courbatures et je tousse.» Après une téléconsultation, son médecin traitant n'a pas pris le risque de l'accueillir dans son cabinet. Il a préféré lui prendre un rendez-vous au premier centre de consultation en plein air de Nice.

Cinq tentes sont dressées sur la piste d'athlétisme du stade Vauban, un complexe sportif du centre-ville de Nice. C'est la mairie qui fournit les barnums, l'électricité et le terrain. Depuis mercredi, des médecins y réalisent bénévolement des examens cliniques. «C'est un dispositif de catastrophe habituel, explique le docteur Laure Gignoux, à l'initiative du centre et qui a déjà regroupé 25 médecins volontaires. L'idée, c'est de faire le point entre le grave et le pas grave.» Sous les tentes, médecins et patients n'ont aucun contact physique. Grâce à trois box d'aluminium et de plexiglas, les premiers auscultent les seconds derrière une vitre. Des trous ont été percés pour faire passer le stéthoscope et les gants de laboratoire. L'étanchéité est préservée et les cabines lavées entre chaque passage. «C'est un système breveté niçois