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délinquance

Chloroquine, masques, piratages… épidémie d’escroqueries

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Depuis le début de la pandémie, des arnaques en tout genre visent les professionnels de santé et les personnes âgées. Une délinquance d’opportunité qui pourrait aller de mal en pis dans les semaines à venir.
Saisie de matériel de protection contre le virus dans une agence de voyages parisienne, le 20 mars. (Photo Sylvie Barioz. Saif Image)
publié le 5 avril 2020 à 17h56

En l'espace de quelques heures, des dizaines de pharmaciens de la région Grand-Est ont reçu le même coup de téléphone. Au bout du fil, un homme se présente comme l'adjoint du professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé publique et figure de la lutte contre l'épidémie de Covid-19. La voix empreinte de gravité, il propose à ses interlocuteurs d'acheter des masques de protection et du gel hydroalcoolique, une denrée rare dans les officines de la région. «Il nous a même dit que l'Etat prendrait en charge 20% des commandes», raconte Jocelyne Wittevrongel, secrétaire générale de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Après chaque coup de fil, suit un mail bardé du logo de la direction générale de la santé (DGS), indiquant l'adresse du fournisseur à contacter. Fausse, évidemment. «Pratiquement toutes les pharmacies du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont reçu cet appel, poursuit Jocelyne Wittevrongel. En voyant ensuite le message parfaitement rédigé et le bandeau de la DGS, c'était facile de se faire berner.»

Depuis le début de l’épidémie, les professionnels de santé sont la cible d’arnaques en tout genre. Les plus en vogue sont les escroqueries aux faux ordres de virements (dites «Fovi» ou «arnaque au président»). Des pharmacies, centres hospitaliers et établissements de santé sont contactés par des individus qui se font passer pour des représentants de société et leur proposent des masques ou du matériel de protection. Des acomptes s