Rouvrira, rouvrira pas ? A l'usine Bosch d'Onet-le-Château, près de Rodez, depuis le début de la crise sanitaire, la question se pose chaque semaine. D'un côté, la direction de l'usine assure mettre en place les gestes barrières suffisants, avec des distances d'un mètre entre les salariés et un redémarrage progressif atelier par atelier pour honorer les commandes des fournisseurs, des mesures prises pour les espaces communs et la garantie que «chaque salarié disposera d'un stylo nominatif». Mais en face, les trois organisations de salariés, CGT, SUD et la CFE-CGC ont fait front commun : pas de réouverture tant que le pic de l'épidémie n'a pas eu lieu. Rendus inquiets par la tournure prise dans les usines de PSA, comme à Vesoul où 10% des salariés sont suspectés d'être malades, ils estiment qu'étant donné les circonstances, la production d'injecteurs diesel pour l'industrie automobile n'est pas prioritaire. La médecine du travail présente sur le site était également défavorable à la poursuite de l'activité. Une pression qui a conduit la direction à repousser une nouvelle fois la réouverture de l'usine d'une semaine, au 14 avril.
C'est que «la Bosch», ce n'est pas rien en Aveyron. Premier employeur privé du département, le site compte 1 350 salariés et fait vivre environ 5 000 emplois induits. Avec la filière agroalimentaire, c'est l'un des piliers de ce département rural, à deux heures de Montpellier ou Toulouse. Mais depuis le scandale du «dieselgate» en 2015, ce sec