Jeanne, 12 ans, se rend parfaitement compte de sa chance de vivre dans une maison entourée par la nature en plein confinement. Elle habite Saint-Sorlin-en-Bugey, un petit village dans l’Ain, et profite de cette période pour lire, dessiner ou faire des activités avec ses parents, même si tout le monde a trop de travail.
«J’adore le confinement parce que ça change. Je trouve marrant d’être tous les quatre avec ma sœur Anouk, qui a 10 ans, et mes parents. On est entouré par la nature et on a un petit jardin en plus donc c’est génial. On a joué au mölkky la dernière fois. On n’arrive pas à faire assez de choses ensemble parce que tout le monde a du travail. Il faudrait qu’on ait moins de devoirs pour faire plus de jeux de société.
«Je ne peux pas travailler dans ma chambre parce qu’il n’y a pas Internet. Du coup, je travaille au rez-de-chaussée sur la table à manger et mes parents travaillent à l’étage, chacun avec un bureau aménagé. J’ai beaucoup de choses à imprimer mais l’imprimante est en haut de la maison donc je fais des allers et retours dans les escaliers et ça me fait le sport de la journée ! J’aime bien travailler à distance mais je trouve que ça creuse encore plus l’écart entre les élèves. Beaucoup de profs nous mettent des notes mais ce n’est pas normal parce qu’il y en a en qui ne sont pas aidés par leurs parents comme moi. Certains ne savent pas envoyer des mails, créer des documents ou n’ont pas d’imprimante. Ça doit être super compliqué pour eux.
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«Quand j'ai fini les devoirs, j'ai le temps de lire, de jouer de la flûte traversière, de dessiner et de faire les activités du P'tit Libé. J'aime aussi cuisiner et jardiner un peu. Je fais des Skype avec mes grands-parents et des amis. Le soir, j'essaie d'aller courir ou marcher pour me défouler. Je vais aussi observer les oiseaux à l'aide de jumelles avec mon père ou ma mère. On va juste au-dessus de la maison, on s'assoit et on observe. J'adore applaudir les soignants à 20 heures mais comme notre village est petit on est que deux maisons à le faire dans la rue. Ça doit être plus marrant en ville.
«Le coronavirus, ça m’inquiète un petit peu mais j’essaie de pas trop y penser. En ce moment je m’endors bien plus tard je ne sais pas si inconsciemment je pense à ça… On écoute les infos à la radio mais je ne préfère pas trop entendre tout ce qu’il se passe pour pouvoir penser à autre chose sinon je vais réfléchir à ça tout le temps.»