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Libération
Reportage

Récoltes : les citadins ramènent leur fraise dans les champs

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Face à la pénurie de main-d’œuvre, 177 000 confinés se sont déclarés volontaires sur une plateforme numérique pour aller aider les agriculteurs à récolter fraises, asperges et autres fruits et légumes de saison. Mais certains exploitants doutent de leur capacité à endurer le travail agricole.
Une jeune volontaire récolte des fraises dans le Lot-et-Garonne, le temps du confinement. (Rodolphe ESCHER/Photo Rodolphe Escher pour Libération)
par Tonino Serafini, Maïté Darnault, correspondante à Lyon, Gurvan Kristanadjaja et Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 8 avril 2020 à 19h51

Le Covid-19 a mis le monde au ralenti. Mais la nature, elle, tient son rythme. Et en avril, dans les champs, commence la cueillette des fraises, alors même que la récolte des asperges bat déjà son plein. «On a aussi le début des tomates. C'est également la période des salades, la fin des poireaux, les choux-fleurs… énumère Cédric Tranquard, président de la FNSEA de Nouvelle-Aquitaine. Pour les plantations, tout va s'enchaîner aussi. On va surtout avoir besoin de bras pour les plants de betterave, les pommes de terre, les melons…» Des besoins de main-d'œuvre immédiats, faute de quoi les fruits et légumes qui arrivent à maturité sont perdus. Et il faut aussi planter à temps pour les récoltes futures. La FNSEA, puissant syndicat d'agriculteurs, estime à 210 000 le nombre de personnes nécessaires pour effectuer les travaux dans les campagnes au sortir de l'hiver : 50 000 en mars, 80 000 en avril et 80 000 en mai.

Fermeture des frontières

Mais cette année, le coronavirus et les consignes sanitaires de confinement ont provoqué une pénurie de main-d'œuvre dans les campagnes, avec la fermeture des frontières. Car les saisonniers, qui répondent habituellement à ces besoins ponctuels de bras - lors des récoltes, semages ou plantations -, sont souvent des étrangers. Il n'existe pas de ch