La phase sanitaire. C'est l'enjeu des prochaines semaines pour Emmaüs qui, hormis trois jours d'interruption au début du confinement, assure toujours le petit-déjeuner et le déjeuner pour les Marseillais les plus précaires. En haut de la Canebière, autour du camion vert aménagé en comptoir et installé face à la boutique solidaire des compagnons, le même manège se reproduit chaque matin : du mardi au samedi, on s'y retrouve pour un café, et les habitants du quartier, mobilisés, affluent, cabas et sacs pleins à destination de l'association en charge de la redistribution. «Il y a même des gâteaux faits maison», apprécie Fathi Bouaroua, l'un des coprésidents d'Emmaüs Pointe-Rouge, à la manœuvre avec de nombreux bénévoles.
«Notre gros problème, c’est l’eau»
«Pour le moment nous n'avons personne d'infecté par le coronavirus, se félicite-t-il. Je ne sais pas si c'est notre bonne étoile…» Histoire de ne pas trop compter dessus quand même, Emmaüs se lance dès cette semaine dans la prévention et prévoit de distribuer des «kits sanitaires». Mais pour les masques ce sera comme les gâteaux, du home made. Le gel hydroalcoolique idem. Il a lancé un appel sur Facebook qui récapitule les besoins de cette phase sanitaire. Tissus, élastiques, alcool pharmaceutique, savon… et surtout des bouteilles d'eau. «Notre gros problème, c'est l'eau. Il n'y plus de points d'eau dans les rues. Il va commencer à faire chaud…