Cela barde de tous les côtés pour Arnaud Lagardère. Le patron du groupe Lagardère, ex-fleuron français de l'industrie et des médias ayant rapetissé avec les années, subit en ce printemps une pression inédite et protéiforme. Elle vient autant de l'environnement économique global, dégradé par la crise sanitaire, que des marchés financiers, incarnés par l'attitude du fonds d'investissement Amber Capital, mais aussi de ses créanciers et de l'Etat. Cette pression est telle que, dans les sommets du capitalisme français, beaucoup n'hésitent plus à poser une question impensable il y a peu : le fils de Jean-Luc Lagardère, souvent raillé pour son inconstance et son dilettantisme, va-t-il perdre le contrôle de l'entreprise portant son nom ? Sera-t-il la première grande victime financière du coronavirus ? «Arnaud n'a jamais été autant en péril», constate un analyste financier. «Il est dans un cul-de-sac», tranche un banquier d'affaires qui pratique le personnage depuis longtemps. «Les crises ont un effet darwinien. Certains ne s'en sortent pas», commente un très bon connaisseur du groupe Lagardère. Aucune de ces sources n'a souhaité s'exprimer à visage découvert.
Le réseau Relay à l’arrêt
Que se passe-t-il ? C'est d'abord l'arrêt de l'économie mondiale qui pèse. Le groupe Lagardère, qui n'a pas donné suite aux sollicitations de Libération, est très