Grégory, 36 ans, habite en région parisienne. En affaires avec la Chine, il a réorienté ses commandes vers le matériel de protection. Tout en gérant ses trois garçons de bientôt quatre ans.
«Mon travail consiste à faire venir de Chine des accessoires de mode – chaussures, sacs à main – pour des enseignes comme Camaïeu, Etam, Mango… Les lignes de production ont été arrêtées après l’épidémie de coronavirus et mon chiffre d’affaires est à zéro. Heureusement, les usines avec lesquelles je bosse se sont réorientées vers le matériel de protection, masques, blouses, charlottes… Ça me sauve un peu, même si le rythme est clairement moins élevé que d’habitude. Le confinement aurait pu me mettre dans une grave merde financière, mais finalement je ne fais pas partie des plus mal lotis, je ne vais pas me plaindre.
«A la maison, ça se passe bien. J’ai trois garçons de bientôt 4 ans. Le matin, ils font les activités que fournit la maternelle, ça les occupe bien. Ma copine est en arrêt de travail donc elle peut gérer ces moments-là. J’en profite pour bosser trois ou quatre heures. Puis sieste l’après-midi pour elle et les garçons. Comme je dois rester éveillé jusqu’à 2 heures du matin pour l’ouverture de mon bureau en Chine, je gère les petits cauchemars du début de nuit…
«On a dit aux garçons qu’ils ne pouvaient pas sortir à cause des méchants microbes dehors. Ils ne semblent pas mal vivre le confinement. Ils voient l’appartement comme un immense terrain de jeu, et c’est vrai qu’on les a un peu laissés installer leur bordel, au grand bonheur des voisins du dessous… Le moment qu’ils attendent le plus, c’est le soir, quand on sort trente minutes devant l’immeuble pour faire un peu de vélo et jouer au ballon.
«Pour ma part, le gros manque, c’est le sport. J’ai même perdu la motivation de faire du footing. Le soir, après une journée avec le bruit des enfants, tu profites du calme avant tout. Je suis gardien de but de handball, et ce sont les matches que je regrette particulièrement. La saison a été arrêtée… Je fume aussi un petit peu. J’ai pu me recharger au début du confinement. Pour l’instant, je n’ai pas eu besoin de refaire les stocks, mais il va falloir trouver une solution si ça dure.»