La situation paraissait suffisamment grave pour justifier d'interrompre la mission. Le Charles-de-Gaulle, seul porte-avions de la marine nationale française, a écourté la semaine dernière la fin de son déploiement, alors qu'il se trouvait en Atlantique, à cause d'un début d'épidémie de Covid–19 à bord. Une quarantaine de cas étaient alors officiellement recensés et placés à l'isolement à l'avant du bateau, selon la marine.
Une semaine plus tard, l’ampleur n’est plus du tout la même : sur les 1 767 marins testés sur le porte-avions et l’un des bâtiments assurant son escorte, 668 sont positifs. Environ un tiers des résultats n’étaient pas encore annoncés jeudi en fin de journée. L’état d’une petite trentaine de malades (28 mais le chiffre a fluctué toute la journée selon la marine) justifiait leur prise en charge à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon. Un seul était en réanimation dans un état jugé stable.
La marine n’explique toujours pas comment l’épidémie a pu se diffuser à bord. Seule certitude : la dernière escale du porte-avions remonte à mi-mars, à Brest. Cinquante-deux marins avaient alors rejoint l’équipage. Quelques restrictions sont imposées. Les familles ne peuvent pas monter à bord, annulant de fait