On aurait aimé voir Loïc Hénaff dans son uniforme d’officier de marine de réserve. Ou à la tribune d’une assemblée générale de Produit en Bretagne, l’association de promotion du «made in Breizh» qu’il préside depuis 2016. Ou encore un dimanche matin quand, été comme hiver, il s’élance avec quelques compagnons dans les vagues de la mer d’Iroise pour se fouetter le sang. On ne le verra pas davantage défiler, déguisé en méduse, aux derniers Gras de Douarnenez. Ni, de manière plus évidente, dans son vaste bureau de patron du groupe Hénaff, entreprise familiale plus que centenaire sise à Pouldreuzic, à quelques encablures de la pointe du Raz, et qui s’avère, en cette période de confinement, l’endroit où cet hyperactif passe le plus clair de son temps, de 8 h 30 à 20 h 30. Distanciation sociale oblige, c’est seulement avec une voix à l’autre bout du fil que nous allons échanger.
On se souvient l'avoir croisé furtivement à Rennes, lors de la présentation de son dernier projet entrepreneurial de développement durable, «Be Good 2030». Affable et regard franc. Au téléphone, il a manifestement la même sincérité («je ne suis pas un tricheur !» dit-il), avec ce souci d'exactitude et d'«honnêteté intellectuelle». Même s'il est aujourd'hui plongé corps et âme dans ses préoccupations de chef d'entreprise devant faire face à la crise.
«Il y a eu d'abord une période de sidération, où il a fallu définir nos priorités. En premier lieu, la sécurité des salariés. Ensuite, limi