Les premiers coups de fil inquiets sont arrivés sur le portable d'Emilia Sinsoilliez au lendemain de l'annonce par le président de la République que les écoles rouvriraient le 11 mai. «J'ai eu plusieurs messages de mamans paniquées, qui ne veulent pas entendre parler d'un retour en classe le 11 mai, surtout sans savoir quelles seront les conditions sanitaires», relève cette enseignante en maternelle à l'école Révolution, dans le IIIe arrondissement de Marseille.
Sentiment confirmé en début de semaine, lorsque l'institutrice a reçu quelques parents pour faire le point : «Quand on leur parle reprise, certains deviennent blêmes. Le plus difficile, c'est que je ne sais pas comment les rassurer… Mais si les parents ne mettent pas leurs enfants à l'école, est-ce que je dois y aller pour garder les murs ? Pour l'instant, tout est encore trop flou.» L'intervention du ministre de l'Education mardi, qui a esquissé le calendrier de reprise progressive en trois temps, n'a pas vraiment apaisé ses doutes. Il va donc falloir attendre les prochaines annonces gouvernementales sur le calendrier prévu, voire des précisions de l'inspectrice du secteur, peut-être à la fin des «vacances scolaires» qui devaient officiellement s'arrêter le 27 avril à Marseille.
«On n’arrive pas à suivre»
Des vacances, Emilia n'en a pas vraiment pris. Depuis le début du confinement, comme bea