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Les foyers pas vaccinés contre la charge mentale

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Télétravail, chômage, école à la maison… Ces bouleversements dans la vie quotidienne semblent accentuer plus que jamais les inégalités femmes-hommes.
Paris, 22 avril 2020 : famille Magre en confinement (Photo Julien Magre)
publié le 22 avril 2020 à 19h41

Au commencement, il y eut l'espoir. Et si cette période inédite de confinement était l'occasion de revisiter le partage des tâches domestiques ? Las, les jours passant, une réalité en forme de débandade s'est dessinée : le moment semble plutôt propice à accroître la charge mentale des femmes qu'à corriger le tir. «Les périodes de crise sont rarement favorables à des renégociations qui iraient dans le sens de l'égalité des droits», déplore Caroline De Haas, militante féministe au sein du mouvement #NousToutes, à l'origine de groupes de soutien sur le confinement et la parentalité.

«Engouement» puis «résignation»

Ni le télétravail, ni le chômage partiel, ni l'école à la maison ne semblent avoir bouleversé un ordre sclérosé, bien au contraire : ce sont toujours les femmes qui tiennent la baraque, songent à planifier repas, courses, vaisselle, devoirs et autres délices de la vie quotidienne, parfois jusqu'à l'épuisement. Ainsi, selon un sondage Harris Interactive paru le 15 avril (1), elles déclarent consacrer en moyenne 2 heures et 34 minutes par jour aux tâches ménagères, contre 2 heures et 10 minutes pour les hommes. «Mi-mars, je sentais une forme d'engouement chez pas mal de femmes, sur le mode : "On va traverser cette crise ensemble, prendre les décisions et tout gérer à deux." Après un m