PDG de Radio France, Sibyle Veil évoque la gestion de la crise sanitaire et économique, et ce qu’elle implique pour l’avenir de l’entreprise publique.
Radio France a dû faire preuve de souplesse face à la crise. Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
Le plus difficile a été le fait d’ajuster très rapidement les programmes et les grilles de Radio France, et notamment de renoncer, lors des premières semaines, à toute une partie des offres qu’on propose d’habitude aux auditeurs, dans le savoir ou le divertissement. La première attente des auditeurs était d’être bien informés. Il fallait arriver à répondre à cette mission de service public, en apportant de la bienveillance et de la proximité. Mais, très vite, nous nous sommes dit que l’information fiable était vitale mais ne suffisait pas : dans cette période, on a besoin de prendre du recul, de s’évader, de rire aussi. C’est là qu’on voit à quel point la radio est un média vivant : nos grilles ont énormément évolué pendant ces semaines et nous avons même créé de nouvelles émissions : «la Lettre d’intérieur» d’Augustin Trapenard, «Ecoutez-Révisez» sur France Culture… C’est la force de notre modèle de production : tout est fabriqué par nos propres équipes, dont 7 % sont sur site actuellement, les autres à distance.
Le monde de la culture est sévèrement frappé par la crise. Allez-vous la soutenir ?
Radio France est lui-même un acteur culturel. Comme une famille dans les coups durs, on se serre les coudes. Nous avons augmenté de 25 % le volume de musique sur nos antennes, avec des événements inédits comme les «concerts pyjamas» sur France Inter. Sur nos chaînes, il y aura bien une saison des festivals 2020. Dè