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interview

Ramadan et confinement : «La pratique religieuse est seconde par rapport au fait de préserver la vie»

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Le président de la Fondation de l’islam, Ghaleb Bencheikh, est convaincu que ramadan et confinement sont très compatibles.
Au Havre, lors du ramadan en mai 2018. (CHARLY TRIBALLEAU/Photo Charly Triballeau. AFP)
publié le 23 avril 2020 à 19h56

Selon l’islamologue Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’islam de France, il n’y a pas incompatibilité entre le confinement et la célébration du mois de ramadan qui débute ce vendredi. Il regrette également le procès d’intention concernant un éventuel non-respect des consignes lors des repas de rupture du jeûne, qui sont l’occasion, en temps ordinaire, de grandes retrouvailles familiales et amicales.

Pourquoi ce mois de ramadan est-il important en islam ?

Pour la tradition musulmane, c'est pendant ce mois-là (le neuvième dans le calendrier lunaire sémitique) que le Coran a été révélé pour la première fois. De ce fait, il jouit d'une prééminence par rapport aux autres. La pratique du jeûne y est associée, comportant trois dimensions. Elle est d'abord personnelle, faite de maîtrise de soi, de patience, d'endurance, une sorte d'école de la vie pour apprendre à se retenir délibérément soi-même. Le jeûne comporte aussi une dimension familiale, collective, d'inscription dans la cité, une partie festive, mais aussi de solidarité à l'égard des plus fragiles. Dans la tradition, on ne peut pas rompre le jeûne en étant seul. Enfin, il y a une dimension spirituelle dans le fait de revenir à soi-même. Le jeûne contribue à s'apaiser intérieurement, à chasser ses mauvais penchants. Dans l'enseignement classique, il est dit qu'o