«Muriel Pénicaud est la pire ministre du travail depuis la Libération.» Ce tweet impitoyable est signé Manuel Bompard, eurodéputé insoumis. Il reprend en fait les propos d'un inspecteur du travail du syndicat FSU, Pierre Mériaux, qui, dans une vidéo du 10 avril, dresse un portrait au vitriol de l'ex-DRH de Danone. Et le syndicaliste n'y va pas avec le dos de la cuillère : «Elle n'est pas ministre du Travail, elle est ministre du CAC 40.»
Les principaux syndicats de l'inspection du travail n'ont, certes, pas attendu la crise du Covid-19 pour avoir une dent contre leur ministre de tutelle. Mais ces dernières semaines n'ont rien arrangé. Et l'image d'une ministre plus soucieuse des intérêts économiques que de ceux des employés s'est enracinée chez ses détracteurs. Exemple avec son récent clash, en mars, avec les principales fédérations d'employeurs du bâtiment, prêtes à stopper les chantiers au nom de la protection des employés. Une décision inconcevable pour Muriel Pénicaud, qui les a invités à poursuivre l'activité. «C'est le patronat du BTP qui défendait le mieux les salariés !» ironise Pierre Mériaux dans sa vidéo.
«Bâton»
Autre critique, dans les rangs syndicaux : la ministre, qui se fait le chantre du dialogue social, est accusée de ne pas toujours manier cet art avec brio. «Lorsque s'est posée la question des droits de retrait, au début de la crise, le ministère n'a pas montré l'exemple, on a bien vu que le dialogue social n'était pas là»,<