L'usine de Plaintel, dans les Côtes-d'Armor, était l'une des dernières à produire des masques médicaux en France. Elle a fermé en 2018 après la défection de son actionnaire américain Honeywell. Depuis, syndicats et élus locaux n'ont de cesse de relancer la fabrication en vantant le savoir-faire de ses ouvriers. Jusque-là l'Etat n'y croyait pas, mais la crise sanitaire redonne sens au projet. Le chef de l'Etat, en visite mercredi dans le Finistère, a salué «la solution costarmoricaine» à la pénurie de masques comme une «bonne nouvelle». Le président socialiste de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, qui a succédé à Jean-Yves Le Drian, se félicite de ce soutien de poids, mais reste prudent. Car rien ne pourra se faire sans capitaux et commandes fermes…
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Où en est aujourd’hui le projet de production de masques à Plaintel ?
Quelles seraient les conditions de sa viabilité ?
Il faut d'abord un lieu, des bâtiments, des machines, ce pour quoi les collectivités peuvent apporter des garanties. Un tel projet suppose toutefois d'avoir également des clients sur le long terme, un an, deux ans, davantage. Si des entreprises de l'agroalimentaire s'engageaient par exemple sur la fourniture ne serait-ce que de 10% de leurs besoins en masques sur cinq ans, ce serait déjà quelque chose. Cela fait d'ailleurs partie de la mission de Guy Hascoët de faire le tour des clients potentiels de masques. La dernière condition reste la commande de l'Etat. Celui-ci est attentif et prêt à suivre ce projet mais, pour s'engager, il souhaite savoir sur quelle quantité, quel prix et à quelle échéance. Entre la Région et l'Etat, le dialogue se poursuit, mais il attend que l'on soit au rendez avec un projet industriel cohérent. Je me félicite d'ailleurs de la reconnaissance de ce projet par le président de la République, lors de son déplacement en Bretagne.