Le tableau du dialogue social est-il totalement assombri par les coups de force patronaux ou des organisations syndicales snobées ? «Dans les grandes entreprises, le dialogue social est quand même opérant, avec des discussions et des négociations menant à des accords, comme chez Orano ou encore Sade, une filiale de Veolia», tempère Guillaume Trichard, de l'Unsa. Sur le site de la CFE-CGC, on trouve quelques exemples. Chez Thales, détenu à près de 25 % par l'Etat, un accord adopté par les quatre syndicats représentatifs, de la CFE-CGC à la CGT, prévoit un maintien à 100 % de la rémunération des salariés en chômage partiel touchant moins de 2 300 euros brut par mois, et 92 % pour les autres. Autre engagement : des réunions hebdomadaires pour tenir informés les élus «des mesures prises, de leur mise en œuvre, de l'état de la situation épidémique». D'autres entreprises garantiront une rémunération à 100 % pour tout le monde, comme Renault, où l'accord a été adopté par trois organisations syndicales sur quatre, à l'exception de la CGT, ou PSA avec l'aval par quatre syndicats sur cinq, la CGT s'abstenant également. Mais la mesure se fait au prix d'un dispositif de prélèvement d'un jour de congé ou de RTT. Il n'est pas rare que les accords prévoient le sacrifice de jours de repos, les ordonnances adoptées fin mars permettant aux entreprises d'imposer jusqu'à six jours de CP et dix de RTT. Chez Bouygues, l'accord conclu avec les trois syndicats représentatifs (CGT, CFTC et FO), prévoit la mobilisation d'une quinzaine de jours.
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