Depuis le 17 mars, chacun, chez soi, seul ou en famille, désœuvré ou pas, réapprend à vivre différemment. Une expérience inédite, étrange, à la fois collective et même planétaire, mais aussi personnelle, intime, qui a parfois pu redéfinir ce que nous sommes ou ce que nous pensons. Libération a donc demandé à ses lecteurs de partager leurs propres révélations lors du confinement, ces réflexions que l'on se fait - tout haut ou tout bas - et qui commencent toutes par : «J'ai pris conscience que…», «je me suis rendu compte que…» Elles peuvent être sociétales, métaphysiques ou beaucoup plus terre à terre. Nous en avons rassemblé ici une sélection, qui témoigne de la diversité des réponses que nous avons pu recevoir. Elle nous montre combien, en ces temps particuliers, ce dont l'un «prend conscience» parle souvent à l'autre.
Valérie, 53 ans, Troyes : «La solitude est un luxe qui n’est pas dans mes moyens»
«Avec le confinement, je me suis rendu compte que mes aspirations de solitude n’étaient pas un simple caprice. J’ai découvert un confort de vie inouï, les contraintes sociales disparues, une liberté d’être, enfin. Plus besoin de maquillage pour être conforme au regard des autres, plus de choix de vêtement pour faire "pro", juste une tenue pour être bien et confortable, non pas le jogging, mais le non-port du soutien-gorge ! Vive les nénés en liberté. Je n’aime pas être trop proche de mes semblables, ce n’est pas de la timidité, mais juste, je n’aime pas ; travailler en open space serait la pire des choses qui puisse m’arriver, la notion de gro