Houda, la sœur de Mohamed Gabsi, 33 ans, mort à Béziers dans la nuit du 8 au 9 avril à la suite de son interpellation, refuse de désigner un coupable : «Je veux juste connaître la vérité.» Et savoir comment son frère, «un grand costaud mais très vulnérable», est décédé. Contrôlé dans le centre-ville par la police municipale, après le couvre-feu instauré entre 21 heures et 5 heures par la commune de l'Hérault, Mohamed Gabsi se serait montré très agité. Il aurait même fait preuve, selon le syndicat de défense des policiers municipaux, «d'une violence inouïe à l'égard des agents». Les policiers procèdent alors à son interpellation, filmée par plusieurs témoins.
«Crises d’angoisse»
Parmi eux, Sonia, qui réside tout près : «J'ai d'abord entendu des cris. Lorsque je me suis approchée de la fenêtre, j'ai vu un homme maintenu au sol de longues minutes par trois ou quatre policiers municipaux. Il ne se débattait pas. Un des policiers a crié pour empêcher quelqu'un de filmer. Puis j'ai entendu la victime demander de l'aide plusieurs fois. Il criait : "Ils veulent me tuer, au secours !" Ensuite les policiers l'ont porté jusqu'à leur voiture et allongé à plat ventre sur la banquette arrière. A partir de là, il n'a plus crié.» Houda enchaîne : «Quand il était à l'arrière de la voiture de police, des témoins l'ont vu vomir. Il ne bougeait plus, comme un poids mort.»
Mohamed Gabsi était-il déjà inanimé quand les policiers l'ont conduit jusqu'au commissariat ? C'est p