«En tête-à-tête avec la pieuvre.» C’est l’expression qui vient à l’esprit d’Agnès Pannier-Runacher pour décrire ses journées dans un ministère de l’Economie et des Finances fantôme, déserté par ses 5 000 fonctionnaires depuis le début du confinement. Depuis son grand bureau impersonnel de l’hôtel des ministres dominant les toits du palais omnisports de Bercy, la secrétaire d’Etat à l’Economie a organisé ces derniers jours la filière d’approvisionnement en masques textile lavables et réutilisables. Elle a promis vendredi dans les Echos de les distribuer massivement aux Français à partir du 4 mai : 25 millions seront produits d’ici fin avril. Rompue aux subtilités de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement, cette énarque passée par l’équipementier automobile Faurecia et la Compagnie des Alpes a pu se montrer moins habile sur le plan politique : sa sortie, dans la foulée de celle de Geoffroy Roux de Bézieux, du Medef, sur le fait qu’il faudrait «probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant» pour «rattraper» la perte d’activité actuelle, avait nourri la polémique en plein week-end de Pâques. Une «drôle d’idée» l’avait immédiatement reprise Bruno Le Maire, en écartant toute remise en cause de la dur
Reportage
Dans le bureau d’Agnès Pannier-Runacher : une techno au chevet d’une économie à l’arrêt
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La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher dans les couloirs de Bercy, à Paris le 2 avril. (Denis ALLARD/Photo Denis Allard pour Libération)
par Christophe Alix
publié le 26 avril 2020 à 12h47
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