Dans un avis rendu public samedi, le conseil scientifique avertit qu'une «résurgence de l'épidémie reste possible après le déconfinement», étant donné «les nombreuses incertitudes, la grande transmissibilité du virus, la proportion inconnue de formes asymptomatiques». Il prévient qu'en «pareil cas, un nouveau confinement ne pourra être exclu». Aussi «tout doit être mis en œuvre pour éviter un tel scénario». Outre la situation des écoles, les experts ont présenté quatre autres grandes recommandations.
Télétravail
S'agissant des actifs, le télétravail doit être maintenu dans la mesure du possible. Pour les commerces, artisans ou industriels, les règles de distanciation sociale et d'utilisation des masques devront être «scrupuleusement respectées». Concernant les travailleurs de plus de 65 ans et/ou à risque, une «évaluation individuelle» doit être réalisée par le médecin traitant, afin de trancher sur la meilleure option. Quant aux personnes âgées et aux malades atteints de pathologies chroniques à domicile, les experts prônent l'arrêt du confinement «obligatoire», mais conseillent un confinement «volontaire».
Masques
Sur l'utilisation du masque par la population, le conseil scientifique affiche une directive exigeante pour la phase postconfinement : le masque dit «grand public» doit être systématiquement porté dans tous les endroits accueillant du public. «Les lieux recevant du public doivent proposer des équipements de protection pour les clients ou les administrés, masques de protection et solution hydroalcoolique», énoncent les experts. Ils préconisent «une fermeture administrative de ces lieux» en cas de non-respect.
Tests
L'identification des nouveaux malades et l'isolement des cas constituent «une mesure essentielle» pour maintenir le contrôle de l'épidémie. Tous les «cas suspects sur le territoire national» devront être testés et isolés, à l'hôtel ou dans la résidence habituelle, s'ils sont positifs. Idem pour «les contacts des cas», même asymptomatiques. «La priorité des semaines à venir portera plutôt sur la disponibilité à large échelle de tests diagnostiques RT-PCR», souligne le conseil.
Enquêtes
Pas à la pointe dans la remontée des données, la France doit accélérer dans ce domaine si elle veut réussir son déconfinement. Pour cela, le conseil scientifique insiste sur deux paramètres. Le premier concerne la remontée en temps réel des résultats de diagnostic virologique PCR. «Cette remontée exhaustive permettra de suivre finement la dynamique et de détecter précocement des reprises de transmission et des clusters.» Le second volet relève du test sérologique. «Il est essentiel d'avoir une estimation de la proportion de la population ayant acquis une immunité au cours de la première phase épidémique selon les régions», exposent les experts.