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La baisse durable des cas en réanimation en trois graphiques

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Depuis le 8 avril, le nombre de lits occupés dans les services de réanimation décroît, y compris dans les épicentres comme l'Ile-de-France et le Grand-Est.
publié le 28 avril 2020 à 18h38

C'était l'une des raisons principales du confinement et l'un des objectifs majeurs de ces semaines à «reste[r] chez [soi]», c'est une réalité qui dure depuis début avril. La saturation des hôpitaux français, et en particulier des services de réanimation où se trouvent tous les cas graves de coronavirus, décroît en France de façon continue depuis une vingtaine de jours. Ce qui n'était au départ qu'une petite amélioration est devenue une tendance durable et les trois semaines écoulées laissent penser que ce rythme ne devrait pas s'interrompre tout de suite.

Il y a d’abord le nombre, brut, de patients présents chaque jour en réanimation en France. Tous les jours, ce chiffre s’accroît avec les entrées en «réa» ou décroît avec les sorties de «réa», qui peuvent être une bonne nouvelle (le patient va mieux) comme une mauvaise (le patient est décédé). Depuis la première mention de cet indicateur début mars, il n’a eu de cesse de grimper jusqu’à atteindre un pic à 7 148 cas graves le 8 avril. Depuis, c’est tout l’inverse : pas un jour sans que le solde ne soit négatif.

On le voit ci-dessus, la décrue est moins rapide que la crue. Mais elle suit un rythme constant, ce qui incite à penser qu'elle va durer. Au bilan de lundi soir, 4 608 cas graves étaient en «réa» en France, soit 64,5 % du pic du 8 avril. On est donc redescendu d'un tiers du maximum atteint grâce, notamment, à une autre baisse démarrée un peu plus tôt : celle des nouvelles entrées quotidiennes en réanimation. Il n'y en a jamais eu autant que le 1er avril (771) et depuis, ce nouveau lot journalier de cas graves a été plusieurs fois divisé. La semaine dernière, il se situait à 250 en moyenne. Désormais, il tourne plutôt autour de 150.

Moins d’entrées chaque jour en «réa», c’est, mathématiquement, moins de cas graves dans ces services. L’infographie ci-dessus montre bien que la baisse du premier indicateur entraîne, quelques jours plus tard, la baisse de l’autre. Voir ces derniers jours le nombre de nouveaux cas graves continuer de baisser est donc une promesse de voir la courbe du total des cas graves suivre le même chemin dans les jours à venir.

L’autre point positif de ces indicateurs, c’est qu’ils ne s’observent pas que sur la France entière. Si l’on se penche sur les services de réanimation des deux épicentres majeurs du pays, à savoir l’Ile-de-France et les quatre départements les plus touchés du Grand-Est (Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, Meurthe-et-Moselle), la baisse observée à l’échelle nationale n’a pas disparu. Dans ces deux zones, le pic d’occupation des services de réanimation a été atteint début avril (voir ci-dessous). Depuis, la saturation de ces services décroît, et ce dans tous les départements concernés.

Ces deux épicentres ont été aidés par la solidarité interrégionale, qui a vu des patients en réanimation être transférés des départements du Grand-Est ou d'Ile-de-France vers tous les autres coins du pays. Mais ce dispositif n'explique pas tout. En réalité, la baisse du nombre d'entrées quotidiennes en réanimation dans les deux épicentres suit de près la tendance nationale. En Ile-de-France, on dénombre ces derniers jours environ 60 cas graves nouveaux toutes les 24 heures, soit quatre fois moins qu'il y a quatre semaines. Dans le Grand-Est, les proportions sont proches.

Tout l'enjeu, après le 11 mai, sera de ne pas voir repartir ces courbes à la hausse. Elles seront, parmi d'autres, les indicateurs d'un déconfinement réussi.