«Il y a trop de flou, d’incertitudes dans ce discours pour être convaincu. Le Premier ministre est en balancier permanent entre la crise sanitaire, qui est toujours une réalité, et la légitime nécessité d’aller vers une reprise d’activité. Il semble comme paralysé entre ces deux lames. L’exemple de l’école est significatif : d’un côté, on nous dit qu’il y a encore un grand danger, au point de penser que l’on ne va peut-être pas déconfiner le 11 mai, et de l’autre, on ouvre les écoles sur la base du volontariat. Pourquoi laisser aux familles la responsabilité de cette décision ? Si ce n’est pas bon pour les uns, pourquoi ce serait bon pour les autres ? Cela peut être dangereux pour notre école républicaine, il peut y avoir une perte de sens. Il aurait mieux fait de repousser la rentrée en septembre, ou alors de prendre la décision de dire que l’école était obligatoire pour tous, au nom de la nécessaire reprise de l’activité économique. Moi, j’ai fait toute ma carrière dans l’Education nationale, il n’y a pas de mission impossible. On aurait fait tout ce que l’on pouvait pour accompagner la reprise. Je sais bien que dans d’autres communes, ce n’était pas possible faute de moyens. Mais remettre en cause l’égalité scolaire, moi, ça me fait mal.
«Sur la question des masques, j’aurais voulu aussi la gratuité pour tous. On a fait l’effort pour Air France, sans contrepartie, pourquoi pas pour les autres ? On voit que le bon fond de libéralisme refait surface, ce qui laisse présager que le jour de demain sera comme celui d’hier, mais en pire… Je note que si les commerces et marchés vont pouvoir rouvrir, il va falloir attendre pour les cafés et les restaurants. Je le vois dans notre centre-ville, il n’y a presque que des terrasses. S’il n’y a pas ça, il n’y a pas la vie. J’espère de tout cœur que leur activité reprendra début juin, ce qui permettra peut-être d’en sauver certains.
«Je peux comprendre aussi que l’été soit entre parenthèses, même si c’est très compliqué pour le tourisme. Mais la fermeture des plages, franchement… Comment va-t-on faire pour empêcher les gens d’y aller ? Ce n’est pas possible. J’espère aussi que ce sera remis en question début juin, si les conditions sanitaires le permettent. Pour le reste, j’adhère à l’approche territoriale. On assiste à un nouveau couple maire-préfet. On était les bons à rien et maintenant, on est les nouveaux rois du pétrole, ceux qui doivent trouver les solutions !»