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Distanciation

Le déconfinement dans les transports, une affaire de places

La suppression d’un siège sur deux ou encore le contrôle du port des masques vont demander de sérieuses réorganisations à la SNCF et à la RATP.
Sur la ligne 13 du métro parisien, le 23 avril. (MARTIN BUREAU/Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 29 avril 2020 à 16h11

Un fauteuil pour deux dans les transports en Ile-de-France mais également dans toutes les régions de l'Hexagone. Interrogés par Libération, après le discours d'Edouard Philippe sur le déconfinement, plusieurs responsables d'entreprises de transport n'ont pas encore précisément défini la manière dont ils vont appliquer cette mesure. «Dans les bus, il est probable que nous installerons de la rubalise (ruban adhésif imprimé) de manière à indiquer qu'il est impossible de s'asseoir sur ces sièges», précise le dirigeant d'un opérateur de transport présent dans plusieurs métropoles régionales. Il devrait en être de même dans les trains puisqu'il n'est pas question de démonter un fauteuil sur deux. «Dans les nouvelles rames du Transilien, en Ile-de-France, les sièges sont conçus de manière solidaire, par deux, il est donc impossible d'en enlever un seul», indique Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire.

Le contrôle du port du masque et d’un nombre maximum de voyageurs dans les trains, bus et métros va également bouleverser l’organisation traditionnelle des transports. Un certain nombre d’opérateurs ne voit d’autre solution que de recruter suffisamment, afin de contrôler à l’intérieur ou à l’extérieur que les mesures de protection sont bien respectées. Pour une ville comme Lyon, mettre un agent à l’intérieur de chaque bus ou devant chaque arrêt que compte l’agglomération, supposerait l’embauche d’un millier de salariés. Leur rémunération serait à la charge de la métropole dont c’est la responsabilité.

«Nous allons demander à nos clients de ne pas prendre le train»

La SNCF devrait, elle, réussir à répondre aux mesures de déconfinement de manière… informatique sur bon nombre de ses lignes. En instaurant une réservation obligatoire, même pour les trains express régionaux, elle va automatiquement limiter le nombre de passagers. En revanche, le problème demeure entier pour les RER et les Transiliens qui desservent l'Ile-de-France et sont utilisés par plusieurs millions de voyageurs au quotidien. Compte tenu du nombre de passagers, la réservation obligatoire ne sera pas possible. RATP et SNCF comptent sur le civisme des voyageurs. «Paradoxalement nous allons demander à nos clients de ne pas prendre le train», explique un cadre dirigeant de la SNCF.

Dans son discours, le Premier ministre n’a pas abordé la question de la distanciation dans les avions. Une réunion doit être organisée ce jeudi entre les ministres des Transports européens afin d’harmoniser les règles en la matière dans l’UE. A ce jour donc, les compagnies aériennes françaises ne sont pas concernées par les mesures annoncées par le gouvernement et la règle du «un siège sur deux supprimé». Air France précise que des masques sont distribués lorsque les passagers sont assis côte à côte dans une travée de trois fauteuils. En revanche, la distance minimale d’un mètre entre deux passagers est respectée à l’avant des appareils de la compagnie nationale, en classe affaires. Selon que vous soyez riches…