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Mobilités

Déconfinement : un plan de 20 millions d'euros pour soutenir le vélo

Pour favoriser la pratique cycliste à la sortie du confinement, le ministère de la Transition écologique mettra notamment en place un forfait de 50 euros pour réparer son vélo d'occasion.
Sur les berges de Paris, en septembre 2017. (Photo Ludovic Marin. AFP)
par LIBERATION, avec AFP
publié le 30 avril 2020 à 10h09

Après le déconfinement, tout le monde à vélo ? Le ministère de la Transition écologique a annoncé mercredi un plan de 20 millions d’euros pour faciliter la pratique du vélo à la sortie du confinement, afin d’éviter un report massif des transports en commun sur la voiture. Principalement visés : les «vélotaffeurs» et les villes et départements qui préparent des pistes cyclables et des zones piétonnes provisoires.

A travers toute la France, des villes font en effet face au casse-tête des déplacements à partir du 11 mai : comment éviter que les habitants, qui risquent de se détourner des transports en commun par crainte du virus, se déportent massivement sur la voiture, ajoutant à l’épidémie des problèmes de congestion des routes et de pollution de l’air ?

Un forfait de 50 euros pour réparer son vélo

Le gouvernement offre donc un coup de pouce aux personnes prêtent à adopter le vélo pour se déplacer au quotidien : un forfait de 50 euros pour faire réparer sa bicyclette d'occasion (changer des freins, des lumières, des pneus...). Les réparateurs seront référencés sur le site de la fédération française des usagers de la bicyclette (FUB).

Ce plan de 20 millions d'euros servira aussi à financer des places de stationnement temporaires et des formations pour apprendre ou réapprendre à rouler à vélo. Le gouvernement va aussi accélérer l'instauration dans le secteur privé du forfait mobilités durables, jusqu'à 400 euros.

«C'est un coup de boost au vélo pendant la période de déconfinement pour inciter à choisir ce mode de déplacement. Nous voulons que cette période fasse franchir une étape dans la culture vélo, et que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement en quelque sorte», a expliqué la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, dans un entretien au Parisien. «Le gouvernement a pris conscience que le vélo est un outil permettant de répondre au défi du déconfinement», a déclaré à l'AFP Olivier Schneider de la FUB.

Zones piétonnes temporaires

Des villes et des départements préparent des aménagements spécifiques pour les piétons et les cyclistes, afin de leur offrir plus de place et leur permettre de circuler en toute sécurité. «Je m'opposerai à ce que Paris soit envahie de voitures, synonymes de pollution» et source d'aggravation de la crise sanitaire, a fait valoir la maire de Paris dans un entretien à l'AFP. Anne Hidalgo prévoit de doubler les lignes de métro 1, 4 et 13, très fréquentées, par des pistes cyclables provisoires, ainsi que la création de nouveaux parkings relais aux portes de la capitale.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a promis jusqu’à 300 millions d’euros pour le «RER vélo», un projet de 650 kilomètres de pistes cyclables sur neuf parcours, en priorité sur le RER A, B, C et D Sud. La Seine-Saint-Denis prévoit 60 km de pistes cyclables, le Val-de-Marne 40 km. Nice veut réserver certaines artères aux bicyclettes, Montpellier a déjà ouvert une piste cyclable temporaire.

Des quatre-voies transformées en deux voies

Pour les trajets à pied, le centre d’études Cerema recommande d’élargir des trottoirs en mordant sur les routes, surtout là où des files risquent de se former devant des commerces, ou d’utiliser des places de stationnement vides. Il rappelle que les maires peuvent restreindre la circulation selon les périodes, pour créer des zones piétonnes, par exemple autour les écoles, dans des rues commerçantes...

Pour le vélo, il est possible de transformer des rues à deux voies en rue à une voie, avec une piste cyclable à côté, de réduire des quatre-voies en deux voies, avec des matériaux provisoires, en modérant la vitesse des voitures si besoin pour la sécurité des cyclistes. La mise en place d’installations temporaires, pour vélos et piétons, seront dispensées d’autorisations préalables, a précisé le ministère de la Transition écologique. Qui rappelle que la vente et la réparation de vélos font partie des activités autorisées pendant le confinement.