Après un dernier virage au cordeau, le commandant de bord du Boeing 777 cargo d’Air France coupe les moteurs. Il est 23h05 dans la zone cargo de l’aéroport de Roissy, ce mardi-là. Une escouade d’hommes en gilets orange ou jaune investit le tarmac et déverrouille les deux portes des soutes. Pendant, ce temps, les engins élévateurs utilisés pour tracter les palettes se positionnent à l’exacte hauteur de l’appareil, dans un ballet parfaitement réglé. L’avion contient 47 tonnes de masques, soit 16 millions d’unités, embarquées quatorze heures plus tôt à Shanghai.
L'intégralité sera déchargée en soixante-dix minutes chrono. Sous les ailes, une dizaine de fonctionnaires de la gendarmerie du transport aérien (GTA), fusils d'assaut HK G36 (et non des HK 15 comme évoqué par erreur) en bandoulière, ont pris position. «Aujourd'hui, les masques, c'est sécurisé comme des lingots», glisse le lieutenant-colonel Christophe Greneche qui supervise l'opération. La précieuse cargaison se dirige d'ailleurs vers un entrepôt sous la haute surveillance de trois véhicules de gendarmerie. En moins de deux heures, les cartons sont dispatchés dans 12 semi-remorques. La police nationale prend alors le relais de la gendarmerie, pour sécuriser l'acheminement vers d'autres entrepôts, dont l'adresse restera confidentielle. Il ne faudrait pas donner des idées à quelques monte-en-l'air en mal de diversification.
Chasse au trésor
Depuis le 16 mars, l’espace dévolu aux livraisons cargo est désormais le seul endroit où l’