Le gouvernement s’est fixé comme objectif de réaliser 700 000 tests par semaine, à compter du 11 mai. Mais où en est-on actuellement ? La question n’est pas si simple. Le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France mentionne, pour la dernière semaine, environ 30 000 à 35 000 tests réalisés dans les laboratoires privés, et environ 90 000 tests réalisés par les laboratoires hospitaliers. Soit de 120 000 à 130 000 tests. Un chiffre stable depuis quelques semaines. Mais incomplet, selon Olivier Véran, qui a évoqué 280 000 tests, jeudi sur LCI.
Le ministre de la Santé affirme que le décompte de Santé publique France est imparfait, oubliant une bonne partie des tests réalisés par les laboratoires privés. Et pour cause : la France est encore incapable de compter le nombre de tests effectués sur le territoire. Les remontées des laboratoires privés ne sont que partielles, puisqu’elles concernent seulement les laboratoires (environ un tiers) qui font analyser leur prélèvement par le réseau dit des «3labos», qui rassemble trois grands laboratoires centralisant les prélèvements. Environ deux tiers des labos de ville font donc des tests hors du radar. Depuis trois semaines, les autorités tentent de mettre en place la tuyauterie informatique permettant les remontées d’informations de tous les laboratoires, privés comme publics.
Au 11 mai, il est ainsi prévu que l'ensemble des données soient centralisées vers une plateforme commune. Laquelle permettrait enfin de renseigner sur le vrai nombre de tests. Peut-on avoir une estimation, d'ici là, de ce total ? Interrogé par CheckNews, Lionel Barrand, président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux, juge, à partir des extrapolations que l'on peut faire, que l'estimation de 280 000 tests hebdomadaires d'Olivier Véran est plausible : «On doit être à deux tiers de tests faits par le privé, et un tiers par les hôpitaux.» Si le total est supérieur aux données de Santé publique France, il demeure encore très loin de l'objectif des 700 000 tests par semaine.