La grande distribution a-t-elle profité de la crise pour accumuler des stocks de masques malgré la pénurie et le rationnement dont continuent à souffrir les professionnels de santé ? C'est ce dont l'accusent à mots à peine couverts sept ordres professionnels de santé, dont ceux des médecins, des infirmiers et des pharmaciens. Dans un communiqué commun véhément publié jeudi soir, ils s'offusquent de l'abondance de masques promise depuis plusieurs jours par le secteur, qui peut les vendre à partir de lundi. Ce dernier a répliqué vendredi par la voix de la Fédération du commerce et de la distribution qui regroupe ses principales enseignes, se défendant de telles pratiques et en s'offusquant du caractère «outrancier et diffamatoire» de ces allégations.
Dans leur texte, cinglant, intitulé «Les masques tombent», les professionnels de santé s'indignent du nombre «sidérant» de masques - «100 millions par ici, 50 millions par là» - prêts à être commercialisés à partir du 4 mai dans le cadre de d'approvisionnement des particuliers mis au point par le gouvernement. L'Etat ne distribuera pas le principal outil du déconfinement : il a délégué aux pharmacies, aux bureaux de tabac et aux supermarchés cette mission de service public en l'encadrant par un prix plafond maximal de 95 centimes euros pièce. Dans un projet de directive que s'est procuré le Mon