Et après ? La question sonne comme un défi après le cataclysme qui vient de frapper l'institution hospitalière. Que peut-il se passer ? De nouveau le meilleur, ou un retour au pire ? Ce sont des mots simples, mais ils tombent juste : avant de répondre sur les contours de l'avenir, la professeure Agnès Hartemann, diabétologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, revient en arrière pour tenter de comprendre ce qui a permis à l'hôpital de tenir si bien. «On nous a demandé de quoi nous avions besoin, or on ne nous le demandait jamais plus, résume-t-elle. Avant, la seule question était : "Combien avez-vous produit ? Combien d'actes avez-vous faits, combien d'hospitalisations ?" […] Cette fois, on nous a dit : on vous donne ce dont vous avez besoin. Evidemment, quand on fait ça, ça marche…»
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, la clinicienne, l'une des figures de proue du combat pour sauver l'hôpital public, dresse un tableau de ces jours de folie, pointant «un côté autogestion de l'affaire, incroyablement efficace». Puis la Pr Hartemann se met à rêver : «Le jour d'après, ce serait des réunions où l'on parlerait du soin et non pas de combien ça rapporte. Ce serait des réunions avec tout le monde, des infirmières, des aides soignantes, mais aussi des secrétaires et des usagers. […] L'hôpital nouveau, ce serait une direction avec nous sur le terrain, des gens joignables, un service informatique qui décroche quand on l'appelle…»
«Tous tendus vers un seul but»
Un horizon