Etre en zone rouge sans se sentir marqué au fer pour autant, se réjouir de recouvrer un peu plus de liberté mais sans s’illusionner sur le risque sanitaire, reprendre son activité tout en prenant le maximum de précautions possible… Mais cela suffira-t-il ? De Lille à Strasbourg en passant par Paris et sa région, témoignages d’une oscillation collective.
«Les plus précaires ne pourront pas décaler leurs horaires, ils seront exposés»
Cédric Gentil, 40 ans, conducteur RER A à la RATP
«Ces derniers temps, je n'ai pas énormément travaillé, on était beaucoup moins sollicités, 30 % du trafic normal. Pour ma part, j'ai passé une grosse partie du confinement en chômage partiel. Début mars, ça a été assez compliqué de mettre en place des procédures de nettoyage des trains et des cabines, tous les jours il y avait des rendez-vous avec le CSE [Comité social et économique, ndlr], ça a été long à mettre en place. On était inquiets parce qu'on nous donnait des petites lingettes minuscules pour tout nettoyer. Tous les jours on devait faire des réunions pour réclamer plus de moyens, des masques, notamment. L'entreprise a fait ce qu'elle pouvait, ça coinçait aussi au-dessus, au ministère. Finalement, on a obtenu deux masques jetables par jour pour reprendre le travail et un masque pour nos déplacements depuis notre domicile. On