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Pascal Demurger, le goût du risque

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Le patron de la Maif s’est distingué des autres assureurs en remboursant une partie des cotisations auto de ses clients confinés.
A Paris, le 3 mai. (Photo Jérôme Bonnet pour Libération)
publié le 10 mai 2020 à 17h11

Il s'est mis une bonne partie des assureurs à dos, mais il a réussi une opération qui a marqué le début de la crise sanitaire. Au moment où Emmanuel Macron et Edouard Philippe commençaient à s'agacer de la frilosité de cette profession en matière de solidarité, Pascal Demurger, directeur général de la Maif, a choisi de rembourser une partie des cotisations d'assurance auto. Un peu plus de deux millions de clients se sont vu proposer 30 euros ou le versement de cette somme à une association caritative. Une décision à 100 millions d'euros, soit 80 % des bénéfices annuels de la Maif. «Ma conviction est que l'on ne s'enrichit pas pendant la crise. Pendant une nuit d'insomnie, la mesure s'est imposée. Il y a une forme de logique. Ma voiture ne roule pas. Pourquoi est-ce que je paierais ?» Coup de communication ou geste révélateur d'un autre genre de culture d'entreprise ? «Ceux qui pensent que c'est une opération de communication sont des jaloux», tranche Frédéric Duflos, délégué syndical central CFDT de cette compagnie basée à Niort (Deux-Sèvres). Reste que les autres assureurs ne se sont pas précipités pour lui emboîter le pas, ce qui vaut au passage cette pique de Demurger à son syndicat professionnel : «La Fédération française de l'assurance s'est mise en mode défense.» Les membres du lobby apprécieront. Lui n'en a cure et s'en tient à son credo : «Un assureur, ça sert à réparer un aléa.»

Pascal Demurger est loin d'être un pur produit de l'a