C'est le visage masqué qu'ils vont désormais écrire la loi en commissions ou se déplacer dans l'enceinte du Palais Bourbon. Parmi la trentaine de députés admis pour plancher sur le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire la semaine dernière, certains avaient un peu de mal avec les nouvelles consignes, leur masque glissé sur le menton ou pendu à une oreille. Difficile de tenir ses distances dans la salle de commission choisie, certes un peu plus vaste que la pièce habituelle. Devant ce constat, un député avait suggéré au président, Richard Ferrand, d'ouvrir la spacieuse salle Lamartine mais le bâtiment était en cours de désinfection avant le 11 mai. «Inutile de remettre la pression», s'est-il vu sèchement répondre.
Outre le port du masque pour lequel l'Assemblée dispose d'un stock pour deux mois, il est recommandé de ne pas se regrouper dans les halls ou toute autre zone de circulation. Certains ont quand même tenté de prolonger les échanges de l'hémicycle. En cercle dans un salon, chacun séparé d'un mètre. «On aurait dit une partie d'échecs avec des pions humains», raconte l'un d'eux. Habituellement friand d'informations glanées entre deux portes, un collaborateur se désole de se retrouver à sec. Plus de couloirs, «plus de bruit de couloirs»… Comme le reste du pays, l'Assemblée nationale voit cette semaine son confinement allégé plutôt que vraiment levé. La jauge de députés pouvant siéger dans l'hémicycle - où des autocollants ont été co