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Libération
Reportage

Le maroilles affine sa sortie de crise

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Déconfinementdossier
Fragilisés par la pandémie, les fromagers du Nord et de l’Aisne ont pu sauver leur production grâce à la livraison et à la vente directe. Ils espèrent voir ce mode de consommation perdurer.
Brassage du lait dans la fromagerie Lesire et Roger, à Mondrepuis, le 28 avril. (Photo Aimée Thirion)
publié le 12 mai 2020 à 19h16

Anticiper les incertitudes liées au déconfinement. Véronique Juste en a mal dormi la nuit dernière. En ce jour de fête des travailleuses et des travailleurs, la productrice de maroilles fermiers zappe la pause déjeuner pour finir de brosser ses fromages à la main. Le maroilles ne se fabrique qu’ici, dans la Thiérache, un écrin de verdure situé à une heure et demie au sud-est de Lille, entre le Nord, l’Aisne et les Ardennes.

Comme ailleurs en France, la pandémie fait vaciller l'économie de la filière et celle des 44 autres fromages d'appellations françaises d'origine protégée (AOP). A l'initiative du conseil national des appellations d'origine laitières (Cnaol), un collectif d'organisations représentatives des producteurs de lait et de fromages a lancé, début mai, un appel pour «éviter le gaspillage de plusieurs tonnes» de fromages AOP, fermiers et de pays. Au moins 6 000 tonnes de fromages doivent encore trouver des consommateurs avant l'automne, dont 1 000 tonnes avant la fin du mois, au risque d'être détruits.

«Produit festif»

La fermeture de nombreux rayons de vente à la découpe, des restaurants, des cantines scolaires et autres lieux de restauration collective privent les filières fromagères de leurs principaux circuits de vente et de consommation. Leur réouverture est cruciale pour l’économie de tout un se