Philippe Martinez a souvent reproché au gouvernement de ne pas l'écouter. Pendant le confinement, son téléphone a beaucoup sonné, «je n'ai jamais autant vu ou entendu des ministres», s'amuse-t-il. Les dossiers étaient nombreux : télétravail, conditions sanitaires dans les usines… Aura-t-il l'oreille du gouvernement dans le monde d'après ? Quand certains plaident déjà pour un «Grenelle social», le secrétaire général de la CGT demande, lui, une hausse immédiate du smic et le partage du temps de travail.
Cette crise a rendu visibles ceux que l’on disait «invisibles» : les soignants, les caissières, les femmes et hommes de ménage… N’est-il pas temps que ces métiers soient rémunérés à leur juste valeur ?
C’est bien qu’on en parle maintenant, mais je rappelle que le gouvernement a refusé de donner un «coup de pouce» au smic en décembre. A l’époque, il fallait faire attention au fameux «coût du travail». Effectivement, cette pandémie a mis en lumière des métiers souvent mal payés, souvent féminins, dans le commerce par exemple. Mais sans même parler d’un éventuel «Grenelle des salaires», il faut tout simplement augmenter le smic. C’est du ressort du gouvernement. Il n’y a pas que la CGT qui en parle : des associations, des ONG soulèvent la question. C’est une mesure urgente, sans grande messe, qui concernerait des millions de salariés. Il faut dans le même temps imposer des négociations par branche pour ne pas dévaloriser les autres salaires, dans la santé notamment. Le décor est déjà planté. Les invisibles sont redevenus visibles et ça recentre le débat.
On a vu le clivage dans les transports en commun : les premiers métros sont remplis de travailleurs précaires, les suivants sont presque vides car beaucoup de gens restent en télétravail…
Au-delà de la rémunération, il y a la question des conditions de travail. Que ce soit dans le nettoyage ou dans le comm