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Libération
Récit

La crise de conscience post-quarantaine des politiques

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Déconfinementdossier
Les deux mois de crise sanitaire ont provoqué chez des élus de tous bords des remises en question, allant de leurs convictions personnelles au rôle de l’Etat dans la société.
Mardi à l’Assemblée nationale. (Photo Gonzalo Fuentes. AP)
publié le 14 mai 2020 à 18h16

Ils commencent à dérouler leur pensée, butent, marquent une pause et puis glissent : «Je réfléchis en vous parlant.» Le Covid-19 a désarmé des hommes et des femmes politiques habitués à marteler des messages clés et à couler le réel dans leur moule idéologique. Le constat de notre vulnérabilité, la confrontation à la mort et le confinement ne les ont pas épargnés. «On est tous un peu à fleur de peau», assure la sénatrice LR Céline Boulay-Espéronnier. «Chamboulés» ou «perturbés», disent d'autres. Lors d'une de ses adresses à la nation, le chef de l'Etat, lui, a choisi de parler d'un «ébranlement intime et collectif».

Pour le philosophe Jean-Claude Monod, «la moitié du monde est à l'arrêt, c'est un événement, c'est-à-dire quelque chose d'imprévisible qui oblige à repenser. Il y a d'abord eu une sorte de sidération, puis des réflexions sur la société et ses échanges, sur les biens nécessaires et superflus». En nous obligeant à nous interroger sur la façon dont nous voulons vivre, la crise sanitaire a invité la politique dans tous les foyers. «C'est une époque éminemment politique dans le sens de la gestion de la cité, juge le socialiste Jean-Chri