Un article de la Provence a annoncé la nouvelle, reprise illico par les chaînes d'info en continu : un garçon âgé de 9 ans, «atteint d'une forme proche de la maladie de Kawasaki décrite chez de jeunes patients ayant été en contact avec le coronavirus», est mort samedi dernier à l'hôpital de la Timone, à Marseille. Il avait fait un «malaise grave avec un arrêt cardiaque» à son domicile avant d'être transféré en réanimation pédiatrique. Il est mort «d'une atteinte neurologique liée à cet arrêt cardiaque», sept jours après le début des soins. Il n'avait pas développé les symptômes du Covid-19, mais présentait bien les anticorps spécifiques au virus dans son sang.
Le premier décès de ce type en France depuis le début de la crise épidémique ne doit pas éclipser le caractère rarissime de la pathologie. Depuis le 1er mars, seulement 125 signalements de ce syndrome inflammatoire sévère pédiatrique ont été recensés. Un séjour en réanimation a été nécessaire pour 65 cas et 25 ont été pris en charge en unité de soins critiques. Les autres ont été hospitalisés en service de pédiatrie générale. «Actuellement en cours de régression», selon Santé publique France, cette maladie est surtout survenue en Ile-de-France (73 cas).
Mi-mai, plusieurs équipes médicales européennes et américaines ont signalé l’émergence de cas d’enfants touchés par des symptômes évocateurs de la maladie de Kawasaki (inflammation des vaisseaux) tels que fièvre, éruptions cutanées, ganglions, douleurs abdominales, conjonctivite… Fait inhabituel : nombre de patients présentaient également des myocardites (inflammation du muscle cardiaque) beaucoup plus sévères que pour un cas de Kawasaki. L’autre différence concerne l’âge des patients, puisque ce syndrome inflammatoire inédit touche en majorité des enfants de plus de 5 ans (68 % des cas), tandis que la maladie de Kawasaki concerne des moins de 5 ans. Si un lien entre le Covid-19 et cette nouvelle pathologie est établi depuis plusieurs semaines, la nature exacte de la causalité reste inconnue. S’agit-il d’une réaction post-infectieuse, piste privilégiée par les médecins ? Si oui, il faudra ensuite comprendre ce qui entraîne cette réponse immunitaire excessive. Et pour la première fois fatale en France.