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Libération
Récit

Pour les syndicats, la reprise du travail passe par les tribunaux

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Les succès judiciaires des salariés face à Amazon et Renault annoncent un bras de fer sur la responsabilité des employeurs.
Au tribunal de grande instance de Nanterre, le 10 avril, lors de l’audience contre Amazon France Logistique. (Photo Denis Allard)
publié le 19 mai 2020 à 20h01

Si faute de cortèges, le 1er Mai ne fut pas «chamailleur», les deux derniers mois auront été sans accalmie sur le front social. A défaut de pouvoir saisir les prud'hommes (qui commencent à rouvrir) ou d'organiser de grandes grèves (pas évident entre chômage partiel et télétravail), salariés et syndicats ont porté leurs luttes sur d'autres terrains, essentiellement judiciaires. Parfois en vain, comme lorsque le Conseil d'Etat a rejeté des recours syndicaux demandant la fermeture de plusieurs entreprises de métallurgie ou bien que tous les personnels des Ehpad soient massivement dépistés.

Mais il y a aussi eu des succès, loin d'être anecdotiques. Après plus d'un mois de fermeture, les six entrepôts français d'Amazon ont rouvert mardi, au terme d'une bataille judiciaire qui a vu le géant américain condamné pour ne pas avoir suffisamment protégé ses 11 000 salariés. Pour l'heure, près de la moitié d'entre eux, uniquement des volontaires formés aux gestes sanitaires, ont repris le chemin du travail, selon Laurent Degousée