Renault n'avait sans doute pas imaginé se prendre les pieds dans le tapis de telle manière. Et pour cause, tout semblait réglé d'avance. Un conseil d'administration prévu mercredi, en fin de journée, devait entériner un prêt garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros. Une somme indispensable pour insuffler un peu d'oxygène dans les finances malades de la marque au losange. Car au cours des deux derniers mois, les concessionnaires ont baissé leur rideau et les ventes se sont effondrées en moyenne de 80 %. Du jamais-vu. Mais gros hic, la dernière édition du Canard enchaîné a révélé mardi soir que Renault envisageait de fermer ou restructurer quatre sites de production en France dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros. Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Caudan (Morbihan) et Dieppe (Seine-Maritime) seraient menacés, tandis que la grande usine de Renault, Flins (Yvelines), où 2 700 salariés assemblent la petite Zoé électrique et la Micra de Nissan, pourrait cesser de produire des véhicules. Des projets de restructuration sur lesquels la direction de Renault n'avait pas prévu de s'exprimer avant le 29 mai…
Les organisations syndicales ont réagi aussi rapidement que vigoureusement. «On est dans l'amplification de la stratégie de Renault : externaliser le plus possible, sauf l'électrique, produite dans des quantités restreintes. En 2004, quand Carlos Ghosn est arrivé à la tête de l'entreprise, 54 % de la production des véhicules particuliers se faisait en Fr