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Libération

Pauvreté : un manifeste pour sortir de la crise par le haut

publié le 20 mai 2020 à 20h31

Les ménages pauvres, les personnes frappées par la crise qui arrive, les mal-logés, les sans-abri ne doivent pas être les oubliés du plan de relance économique que prépare le gouvernement. Dans un appel en quinze points en forme de manifeste, un collectif d'associations de lutte contre les exclusions et le mal-logement demande au gouvernement de flécher une partie de ses mesures à destination des plus démunis. «Le plan de relance annoncé […] doit être l'occasion d'un changement d'échelle pour mettre fin au sans-abrisme» écrivent les signataires, parmi lesquels le Secours catholique, ATD-Quart monde, Emmaüs ou encore Médecins du monde, la Ligue des droits de l'homme ou la Fondation Abbé-Pierre.

Les mesures prises pour contrer la crise économique doivent faire d'une pierre deux coups : améliorer la situation du logement des personnes les plus pauvres tout en relançant l'activité dans le secteur du BTP, par le biais de la construction de logements aux loyers accessibles aux plus modestes ou la rénovation de logements anciens. Le collectif propose notamment d'«investir massivement dans le logement à vocation sociale, en finançant la [création] de 150 000 logements sociaux par an via un retour de l'Etat dans le financement des aides à la pierre».

Dans ce programme figure aussi la résorption des logements insalubres (450 000 dans l'Hexagone), la mise aux normes des bâtiments anciens qui sont des passoires thermiques, ou la poursuite du programme d'humanisation des centres d'hébergement d'urgence. «Nous disons qu'au-delà des mesures de court terme de soutien aux personnes en difficulté, il faut mettre le cap sur le long terme avec une politique de lutte contre le mal-logement et la pauvreté. Un tel investissement peut profiter à tout le monde», souligne Claire Hédon, présidente d'ATD-Quart monde.

Pour les membres du collectif, une politique du logement ambitieuse peut aider à relancer l'économie. «Pour que ce soit utile et vertueux, il faut la coupler avec les questions sociales et écologiques», souligne Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.