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Libération
Reportage

A Montpellier, le succès du beuh-blanc-rouge

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Sur la terrasse, dans le jardin ou dans la douche, la cannabiculture individuelle est en pleine croissance ces dernières années. En particulier dans l’Hérault, qui allie un climat ensoleillé et une population jeune, en quête d’une production plus locale et naturelle.
Chez une cannabicultrice de Montpellier, mercredi. (Photo David Richard. Transit pour Libération)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier (Photo David Richard. Transit)
publié le 21 mai 2020 à 17h51

«Mes pieds de cannabis, je m'en occupe tous les jours. Je les surveille, je les arrose, je fais attention à eux, je leur parle… Je leur dis qu'ils sont beaux, je les encourage : "Allez, poussez ! Maman a besoin de vous !"» Axelle (1), 45 ans, habite un rez-de-jardin dans un quartier populaire situé dans l'ouest de Montpellier. Elle a planqué ses plantes dans un angle de sa terrasse, à l'intérieur d'un discret cabanon : sous une tente haute de 2 mètres, mais qui n'occupe que 1 mètre carré au sol, s'épanouissent quatre pieds de cannabis. C'est ce qu'on appelle la culture indoor, autrement dit intérieure, plus productive qu'en pleine terre. «Je fais pousser depuis un an et demi, raconte-t-elle. Avant, j'étais en studio, c'était impossible… Quand j'ai emménagé ici, j'ai acheté tout le matériel d'occasion pour 350 euros : la tente, des lampes de 600 watts, un ventilateur pour aérer les plantes, un extracteur pour chasser les odeurs… Ce que je produis ici, c'est du bio et 100% naturel !»

Marc (1), 55 ans, artisan dans le bâtiment et cannabiculteur depuis une dizaine d'années, a quant à lui opté pour la version pleine terre : il plante au printemps une demi-douzaine de pieds dans un coin de son jardin, situé à Castelnau-le-Lez, une commune collée au nord-est de Montpellier. «Je ne peux pas planter davantage, parce que le cannabis peut devenir à la fois très haut et très odorant, ce qui n'est pas très discret…» Mais cette modeste culture l