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Libération
Éditorial

Finissons-en !

publié le 21 mai 2020 à 20h06

Par quelque bout que l’on prenne ces élections municipales, on revient toujours au point de départ : qu’on les tienne le 28 juin ou en janvier - les deux dates entre lesquelles l’exécutif balance -, il y a autant d’avantages que d’inconvénients dans les deux cas. Alors finissons-en ! Autant c’était une erreur flagrante de les maintenir le 15 mars, au moment où l’épidémie explosait et où la population, non préparée, ne disposait pas de masques en nombre suffisant, autant il apparaît raisonnable de les tenir le 28 juin si une deuxième vague n’est pas apparue d’ici là. Il ne semble pas y avoir plus de risques à défiler dans un bureau de vote en respectant les gestes barrières, masqué et muni de son propre stylo, qu’à faire la queue dans une épicerie ou boire un verre sur l’herbe avec des amis. Nul besoin d’une campagne longue et tactile vu que l’essentiel a été fait il y a quelques mois. Et surtout, l’activité publique le réclame. Pensez que Jean-Claude Gaudin est toujours maire de Marseille alors que l’édile, qui a laissé sa ville se dégrader de façon inconséquente, était préprogrammé pour prendre dès avril une retraite sinon méritée, du moins nécessaire. Est-il sain que la municipalité de Marseille soit paralysée, incapable de passer la moindre commande publique jusqu’en 2021 alors qu’il y a tant à faire pour revitaliser la ville ? Et les exemples de ce type sont légion. Que dire des petites communes dont la vie est suspendue faute de premier magistrat ? Certes, le cas de Paris est un problème. On ne voit pas comment Agnès Buzyn pourrait porter les couleurs de LREM après l’étalage public de ses regrets et surtout les révélations sur la déplorable gestion des commandes de masques sous sa tutelle. Un(e) remplaçant(e), pour le coup, n’aurait pas assez de temps pour faire campagne. Il fallait y penser plus tôt. L’épidémie, au fond, a été un test grandeur nature des capacités des uns et des autres à gérer la crise, nul besoin d’attendre 2021 pour en tirer les leçons dans les urnes.