Un mardi soir du monde d'avant, pré-crise sanitaire, dans le XIe arrondissement de Paris. Une vingtaine de femmes sortent carnets et ordis pour un cours assez particulier : toutes sont là pour apprendre à négocier leur salaire. La séance de deux heures trente commence par un constat : «Les femmes gagnent en moyenne 10% de moins qu'un homme en France.» Missionné par Gloria Community, une jeune start-up créée en avril dont il est l'associé, Guillaume Da Mota, 35 ans, DRH chez L'Oréal, entend bien contribuer à briser ce statu quo. «Durant les milliers d'entretiens que j'ai fait passer, les femmes se mettent souvent en posture de respect d'autorité, ne veulent pas déranger et n'ont pas la même confiance en elles.»
Le cours du jour se fait dans l'interaction. Evelyne, 46 ans, emmitouflée dans une écharpe rose : «Comment savoir combien je vaux ?» A qui s'adresser, à quels moments, quels arguments utiliser…? Les élèves du jour notent, studieuses, les conseils du DRH. Avant de passer à la pratique lors de deux exercices. Wendy (1), 29 ans, chargée de marketing, lâche : «Je manque de confiance en moi pour demander le salaire que je mérite. En tant que femme, on a une forme d'autocensure, cet atelier devrait m'aider.» Des ateliers en présentiel qui se sont réinventés pendant le confinement dans un format en ligne.
«Temps de formation sur le fond et la forme»
A la tête de Gloria, Florie Benhamou et Laura Lasry, 33 ans, ont eu le d