Une grand-messe avec vidéoconférence et plus de 300 invités. Et pour lancer l'événement, un discours à 15 h 30, ce lundi, du Premier ministre, Edouard Philippe. Ce dernier devrait fixer les grands chantiers et le calendrier, avant de laisser les clés du «Ségur de la santé» à Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT, nommée coordonnatrice en chef de l'événement. Tous les responsables syndicaux et collectifs de soignants ont été conviés, mais aussi des représentants des hôpitaux - publics comme privés -, des membres des Ehpad, des établissements médico-sociaux et de la médecine de ville, ainsi qu'une série de personnalités du monde de la santé. Officiellement, les discussions dureront sept semaines et prendront la forme de «groupes de travail», selon le ministère.
«On ne sait rien du déroulé des discussions, nous a expliqué la professeure Anne Gervais du collectif Inter-Hôpitaux. On a cru comprendre qu'on allait discuter sur le fond dès mardi. Pourquoi pas ? Mais nous sommes médecins hospitaliers, nous sommes plutôt occupés en ce moment.» Pour l'heure, aucun des collectifs n'a eu de contact avec Nicole Notat, cette dernière ayant expliqué qu'elle ne ferait aucune déclaration. L'objectif du gouvernement est donc de «tirer les conclusions de ces concertations au plus tard à la mi-juillet», selon le ministre de la Santé, Olivier Véran. L'idée est d'inscrire ensuite certaines des mesures retenues dans le prochain budget de la Sécurité sociale, présenté fin septembre lors du débat sur l'objectif national des dépenses de l'assurance maladie à l'Assemblée. Ce délai raccourci ne va pas sans susciter des inquiétudes parmi les soignants, qui souhaitent des discussions de fond sur le devenir de notre système de santé et sur l'hôpital.
«Si tout doit être bouclé d'ici au 15 juillet, les marges de manœuvre vont être limitées pour la négociation», a ainsi déclaré à l'AFP un responsable syndical, pointant le risque d'une «simple consultation». Les auteurs du manifeste (lire pages précédentes) ont, eux, de toutes autres ambitions. «Le gouvernement doit se montrer à la hauteur. C'est une occasion historique […]. Jusqu'ici les réformes ont eu l'art d'éviter les vrais sujets», prévient dans le Journal du dimanche Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.