Un, deux, trois, soleil. Parmi les images qui viennent en tête, il y a ce jeu d'enfants. On imagine les candidats à la mairie de Paris, figés depuis plus de deux mois, repartir tout à coup vers la ligne d'arrivée. Après l'annonce mardi d'Agnès Buzyn, qui rempile finalement pour le second tour (lire ci-contre), la campagne reprend là où on l'avait laissée, avec ses favoris, ses déçus qui n'y croient plus et ses stratégies d'alliances. Arrivée largement en tête avec près de 30 % des voix, la maire sortante, Anne Hidalgo, a conforté sa place de favorite. Malgré quelques ratés, comme le retard de livraison des masques promis aux Parisiens, sa gestion de crise a été saluée par une grande partie de ses adversaires. Ces deux mois ont aussi consolidé le projet d'alliance entre socialistes et écologistes, qui siègent ensemble au Conseil de Paris depuis 2001. Au lendemain du premier tour, l'accord rose et vert faisait déjà peu de doutes, mais «la crise a permis de laisser de côté les irritations personnelles», assure un proche de la maire PS.
«Projet de rupture»
Pendant la campagne, en effet, le candidat EE-LV, David Belliard, et ses troupes ont souvent insisté sur ce qui les distinguait de l'équipe Hidalgo, accusée de «bétonner Paris». Des reproches laissés de côté dès le début de la crise du Covid-19, qui a placé l'exécutif parisien en première ligne. «En quelques heures, certains élus EE-LV ont repris leurs habits d'adjoints», raconte Belliard. Parmi eux, Anne Souyri