Près d'une semaine après les fuites sur le projet de Renault de fermer au moins trois sites en France, dont la Fonderie de Bretagne (FDB), située à Caudan (Morbihan), les 380 salariés de cette entreprise emblématique du tissu industriel breton sont toujours sous le choc. Et se vivent comme les grands oubliés, voire les sacrifiés, du plan de relance automobile annoncé mardi en grande pompe par le chef de l'Etat. Lundi, alors que le comité social et économique (CSE) qui devait se tenir à la sous-préfecture de Lorient a finalement été reporté, une centaine d'entre eux ont débrayé pour se rassembler devant les grilles de l'usine et barrer l'entrée de tas de palettes et de cuves en acier. Et mardi, ils étaient toujours là à maintenir le blocage. Une banderole a été déployée, reprenant le sigle de l'ancienne Société bretonne de fonderie et de mécanique et proclamant «SBFM doit vivre, Renault et ses 5 milliards appartient à ses salariés», en référence au prêt qui doit être accordé au groupe par l'Etat.
La Fonderie de Bretagne, filiale de Renault à Caudan en Bretagne.
Photo Rémy Artiges pour Libération
«Incompréhension»
Par petits groupes, les ouvriers, amers, ruminent leur colère, alimentée par les déclarations du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, selon lesquelles le gouvernement ne s'opposera pas à la fermeture d'usines. «Ce qui domine, c'est l'incompréhension, lâche Florent, grand gaillard de 37 ans, dont vingt pa