Menu
Libération
reportage

A Châteauroux, les ailes prennent racine

Article réservé aux abonnés
C’est l’un des seuls pans du secteur aérien qui profite de la crise du Covid-19 : le gardiennage des avions de ligne. Sur le tarmac de l’aéroport de Châteauroux, une cinquantaine d’appareils se font bichonner en attendant de pouvoir redécoller.
A Châteauroux, le stationnement d’un gros-porteur est facturé entre 4 000 euros et 5 000 euros par mois, hors maintenance. (Photo Marc Chaumeil)
publié le 27 mai 2020 à 20h11

Deux fois par semaine, au petit matin, le rituel est identique. Un Airbus A319 de la compagnie British Airways se met dans l'axe de la piste de l'aéroport de Châteauroux (Indre) pour un atterrissage impeccable. A bord, une trentaine de techniciens dont le timing est chronométré. Ils repartiront à la fin de la journée. Leur mission ? Veiller à la maintenance des onze énormes Airbus A380 de la compagnie aérienne britannique, stationnés depuis le 13 avril sur le tarmac. La crise sanitaire a cloué au sol 16 000 des 24 000 avions de ligne en service dans le monde. Le résultat cumulé de la fermeture des frontières et de l'absence de clients. Or, les aéroports traditionnels ne peuvent pas les accueillir en totalité. En région parisienne, Orly, désormais fermé, a réussi à en caser 90 et Roissy une centaine, car deux pistes de décollage sur quatre ont été mises hors service. Les appareils d'Air France ont été privilégiés. Pour les autres, il faut donc chercher et… trouver des parkings géants.

Trois plateformes françaises se sont spécialisées dans ce gardiennage hors normes. L'un des rares business du transport aérien en pleine forme, car la demande de stationnement de longue durée ne faiblit pas, bien au contraire. Dans son bureau dont les baies vitrées donnent sur le parking de l'aéroport de Châteauroux, Didier Lefresne, le directeur général, pianote sur