Les grosses prises méritent toujours une photo. Sur le ponton qui avance dans la Méditerranée, à Antibes-Juan-les-Pins, Laurent Lombard expose la pêche du jour. Pour les dorades, il faudra repasser. Le plongeur aligne 55 canettes, 68 bouteilles en plastique, quatre pneus, deux survêtements et un portable. Surtout, deux masques et un gant. En marge de la crise sanitaire, cette nouvelle pollution apparaît sur le bord de mer. Depuis le déconfinement, Laurent Lombard et les autres membres de son association Opération mer propre retrouvent du matériel médical au fond de l’eau. La semaine précédente, ils avaient remonté cinq masques et quatre gants. Encore avant, un flacon de gel hydroalcoolique.
Dimanche, les bénévoles se sont mis à l'eau de bon matin. En deux heures, ils ont rempli deux petits zodiacs de déchets. Masques chirurgicaux et gants en latex en supplément. «Ce n'est que le début d'une prochaine pollution, projette le cofondateur de l'association, Joffrey Peltier. Il faut savoir que 80% des déchets viennent de la terre et sont ramenés par les ruisseaux et les évacuations d'eaux fluviales.» Rien qu'à Antibes, 77 valons se jettent à la mer, c'est autant de canaux d'approvisionnement en déchets. Un masque jeté sur un parking et une paire de gants dans un caniveau, c'est l'assurance de les retrouver sur le rivage. D'habitude, lors de la plongée hebdomadaire, l'équipe remonte ses best-sellers : des mégots, des canettes, des bouteilles en plastique. Mais auss