Les mots ont un sens. Ils permettent de raconter des histoires. Ces derniers jours, juste avant le dépôt des listes pour le second tour des municipales, on a longuement discuté avec plusieurs personnalités de tous bords. Des roses, des rouges et des verts. Chaque tendance parle du moment politique actuel avec des expressions différentes : «Bloc social et écologiste», « rassemblement des forces de gauche», «alternative écologiste»… Parfois, on a le sentiment que les discours s'affrontent. Et que la concurrence est rude. Mais lorsqu'on tend bien l'oreille, on s'aperçoit qu'ils racontent tous (à peu près) la même histoire. Bien évidemment, chaque couleur se met au centre du jeu afin d'expliquer au monde entier que rien ne peut se faire sans sa famille. Ce n'est pas le plus important.
Les faits : mardi, les listes ont été déposées, et dans une très large majorité des grandes, moyennes et petites villes, les gauches partent main dans la main à l'assaut des mairies le 28 juin. Elles espèrent conserver leurs fiefs (Paris, Nantes, Rennes, Clermont-Ferrand…). Elles rêvent surtout d'arracher des villes à la droite. La liste de leurs envies est longue : des grandes (Lyon, Bordeaux, Marseille, Nancy, Toulouse…) et des moyennes (Amiens, Tours, Orléans, Besançon…). Mais le soleil de la gauche ne brille pas partout. Les fusions ont échoué à Strasbourg après de longues heures de réunion entre les écologistes et l'ancienne maire, Catherine Trautmann,